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5 septembre 2007

un petit pas ?

Ce soir j'ai pu verbaliser, auprès de ma petite soeur qui songe à mettre un bébé en route un de ces jours, le fait que je n'aurais sans doute que trois enfants.

C'est une première en dehors de mon couple, que dis-je, une première tout court, particulièrement remarquable en ceci que je n'ai pas explosé de colère, ni fondu en larmes...
Ceci fait sans doute suite à la discussion à coeur ouvert que nous aons eu en couple hier, dans la continuité de notre DSA. Nous avons pu parler calmement, ce qui pour moi sur ce sujet était une performance. Monsieur n'arrive pas à se décider, il est incapable de trancher. Or je veux un enfant certes, mais primo : pas au détriment de mon couple, deuxio : certainement pas "à compte d'auteur"; pour ce genre de bébé, il faut véritablement être deux. A moins d'un miracle, en écoutant ses réflexions, la réponse que je lis en filigrane, c'est non.
Moralité : va bien falloir, de gré, ou plutôt de force, que je me fasse à l'idée.
C'est un élément qui fait son chemin doucement. La souffrance est grande, mais je ne suis plus aussi proche de la falaise du désespoir. Pas de raison d'ailleurs, j'ai trois beaux garçons, et même si mon quatrième n'a pas eu le droit de porter un nom, même si ce bébé que mère Nature m'a enlevé reste en mon coeur, mes trois sont la grande joie de ma vie (bon d'accord, et pas mal de soucis aussi, mais là c'est normal non ?! faut assumer après tout... lol ).

Ce qui est difficile ?
Avant tout, assumer qu'à trente ans ma vie de "maternité" au sens primal du terme soit déjà terminée, me faire à l'idée que mon ventre ne portera plus de fruit, accepter l'idée de devoir empêcher une éventuelle fécondation de se produire pour, au bas mot, les quinze prochaines années...
Ensuite, la perte de l'image familiale (celle de ma belle-famille entre autres, si unie et équilibrée) autour de laquelle je me suis construite, de quatre enfants, connaître tous les pièges, toutes les difficultés du fonctionnement à trois et tenter de les minimiser pour mes enfants.

Prendre conscience que rien ne grandira plus dans mon ventre, que je ne sentirai plus de bébé bouger en moi, que je n'allaiterai plus jamais un nourrisson avide et rassuré, que ma dernière grossesse, assez mal vécue moralement, notamment suite à des soucis du côté de ma mère,  restera l'image finale de la grossesse, des tas de "petites" choses qui n'en sont pas, qui forment un tout dont j'ai parfois du mal à me sortir....

Enfin, pardonner à mon mari de n'avoir pas su, pas pu, me dire le fond de sa pensée, de ne pas m'avoir fait suffisamment confiance, d'avoir eu peur, pas seulement du quatrième, mais aussi et surtout de ma réaction. J'en suis blessée, mais surtout infiniment triste, ayant eu la faiblesse de penser que notre confiance mutuelle était suffisante.

Toujours est-il que malgré tout, j'ai pu dire à ma soeur qu'à mon avis, elle ne pourrait pas compter sur un autre neveu/nièce. Je ne sais pas à quoi ressemblait réellement ma voix, mais je pense, j'espère qu'on n'y sentait pas les éléments dont je viens de parler, mais juste des faits. C'est de toutes façons un grand pas en avant pour moi. Il y a dix jours seulement, l'évocation du sujet dans ma belle-famille m'avait obligée à quitter (discrètement je l'espère) le repas familial quelques instants, histoire de reprendre le contrôle de mes émotions...

La prière m'a bien aidée tout au long de cet été, notamment pour avancer sur le sujet, m'obligeant à clarifier mes pensées et mes sentiments, pointant également du doigt mes faiblesses, et me permettant de comprendre réellement la chance que j'ai déjà d'avoir mes trois petits loups et un homme aimé dans ma vie....

Pour m'avoir guidée sur les chemins de l'acceptation, pour Ton soutien et Ta présence dans mon quotidien, pour les signes qu'il m'a été donné de percevoir cet été, merci Seigneur.

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